La société humaine et l’économie dépendent du bon fonctionnement des écosystèmes. En effet, les services écosystémiques qu’ils produisent et dont nous tirons un bénéfice sont à la base de l’ensemble de nos activités. Le Millenium Ecosystem Assessment a proposé une classification de ces services selon 4 catégories :
Toutes les entreprises sont donc directement ou indirectement (via leurs fournisseurs, clients, partenaires) dépendantes d’un certain nombre de services écosystémiques. Ainsi, l’ensemble de l’industrie agroalimentaire et l’ensemble des entreprises et prestataires qui y sont liés ont une activité qui dépend du bon fonctionnement biologique des sols, du cycle de l’eau, mais aussi de la pollinisation pour une partie d’entre eux, de la régulation des maladies et parasites… La filière textile et les filières de la communication ont des dépendances aux services de production de fibre (tissu et papier) par exemple, etc.
Il est aujourd’hui nécessaire aux entreprises de prendre conscience de cette interdépendance et d’agir en faveur du maintien de la biodiversité, que ce soit pour prévenir les risques opérationnels (rupture d’approvisionnement, dégradation de la qualité de matières premières…), les risques financiers (augmentation des coûts, assurance, réparations – ce qui va dans le sens de la réglementation – …), les risques d’images ou de réputation (pression des parties prenantes…). Il s’agit même d’une véritable opportunité qui s’offre à l’entreprise pour innover, mobiliser ses équipes et qui s’intégrera et renforcera sa politique de responsabilité sociétale et de développement durable. Au-delà de cette approche risques/opportunités, réinvestir dans le capital naturel, dont dépend l’ensemble de l’activité économique humaine, devrait être inscrit dans le fonctionnement « normal » des entreprises au même titre qu’elles réinvestissent dans le capital financier, le capital industriel ou le capital humain – ce qui leur permettrait de préserver leurs richesses et leur capacité à produire.