La protection des écosystèmes en France est intimement liée à l’histoire des arts, en effet, c’est sous l’influence des peintres impressionnistes que les premières mesures de protection des sites ont été mises en places.
Ces premières réserves visaient d’abord et avant tout la protection d’un paysage et aucune mesure de gestion n’avait lieu. Inexorablement, ces sites ont subi une évolution vers un stade climacique (ou méta-climacique) en raison de l’absence de perturbation.
L’échec de ces premières tentatives de protection est du à une vision figée de la nature. Aujourd’hui, nous savons que les écosystèmes sont en évolution perpétuelle et que les mesures de conservation d’un écosystème doivent prendre en compte les interactions de cet écosystèmes avec le milieu extérieur pour le conserver.
L’évolution des milieux naturelles est particulièrement visible sur les terrains de montagne, ces derniers ayant été particulièrement touchés par l’exode rural au XX° siècle, la déprise agricole a entraîné un fort boisement. Cette dynamique a également été soutenue, en France, par la politique de restauration des terrains de montagne qui visait à lutter contre l’érosion des sols.
Le principe des successions écologiques est le suivant : suite à une perturbation (un incendie par exemple), différents écosystèmes vont se succéder à un endroit donné.
Sans perturbation régulière pour maintenir une des étapes de cette succession, l’écosystème va évoluer vers un stade, dit méta-climacique, correspondants à des écosystèmes forestiers stables, dépendant des conditions physiques du milieu.
Il est alors évident qu’en vue de conserver un milieu particulier de ces successions, il est également nécessaire de maintenir la perturbation qui lui permet de se maintenir. C’est pourquoi, les mesures de conservation sont aujourd’hui passées d’une vision de « mise sous cloche » à une protection en concertation avec les populations locales qui mettent en œuvres des pratiques traditionnelles et entretiennent ainsi les écosystèmes.
Corollaire à ce constat, les facteurs anthropiques d’érosion de la biodiversité : pollutions, surexploitation, implantation d’espèces invasives, destruction des habitats naturels et changement climatiques peuvent induire des changements profonds dans les milieux qui nous sont familiers.