La biodiversité invisible

Le contexte entourant les débuts de l’engagement pour la biodiversité a poussé les associations environnementales à focaliser l’attention sur quelques espèces emblématiques. Il suffit, pour s’en convaincre, d’observer les logos des plus connues d’entre elles : macareux moine pour la LPO, panda géant pour le WWF, …

Si elle a permis de faire émerger cette nouvelle dimension des problématiques environnementales, cette technique a également conduit à faire disparaître des discussions la majeure partie de la biodiversité, qui ne bénéficie d’aucun éclairage médiatique.

La biodiversité du sol

Fortement contributrice au stockage de carbone atmosphérique, et donc à la lutte contre l’effet de serre, indispensable au bon déroulement des cycles des éléments minéraux, fortement contributrice à la genèse des sols, la biodiversité du sol participe fortement au maintien des activités humaines.

En tant qu’habitat très complexe, le sol abrite une grande diversité d’organismes de toutes tailles : taupes, crapeaux, vers de terre, collemboles et autres insectes, bactéries, champignons, …

Comme tout les compartiments biotiques, la biodiversité du sol est menacée par l’extension des activités humaines : artificialisation des sols, pollution, intensification agricole, changement d’usage des sols, … Ce constat est d’autant plus préoccupant que le sol est un milieu mal connu et potentiellement source de nombreuses molécules. Plusieurs antibiotiques sont ainsi issus de bactéries trouvées dans le sol.

L’année 2015 a été déclarée année internationale des sols, espérons que cela contribuera populariser les problématiques de ce milieu.

La biodiversité des grands fonds

Contrairement à la biodiversité des sols, la biodiversité des sols est mal connue en raison de la difficulté d’accès aux zones où elle se développe. Les écosystèmes des grands fonds sont basés sur des sources d’énergie différentes des écosystèmes de surface. En effet, la lumière du soleil est la source d’énergie des écosystèmes de surface mais elle ne pénètre pas jusqu’aux profondeurs abyssales. Aussi, la biodiversité de ces zones repose-t-elle sur des sources d’énergie comme les sources hydrothermales ou bien sur des apports exogènes en matière organique comme les cadavres de baleine.

Ce fonctionnement a conduit à la mise en place de métabolismes originaux comme le chimio-lilthotrophisme ou des symbioses comme celle entre le vers Riftia pachyptila et une bactérie chimiotrophe. Tout comme les écosystèmes du sol, les écosystèmes des grands fonds peuvent être source de molécules pharmaceutiques et des menaces pèsent également sur ces milieux, notamment en raison de l’exploitation des terres rares.

La biodiversité des canopées

La canopées est l’étage supérieur de la forêt, en tant que lieu de capture du rayonnement solaire, elle est l’habitat de nombreuses espèces.

Des expéditions ont montré l’intérêt de cette zone en raison de la synthèse de molécules complexes par les plantes. Il s’agit également de la zone où a lieu la majeure partie de la photosynthèse des végétaux terrestres. En tant que tel, il s’agit du principal puits de carbone continental.

La déforestation et le changement d’usage des sols sont les principales menaces touchant la canopée.